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Photos d'Eugène Victorin Raymond Saint Prix

Raymond avec son arrière grand-père maternel : Pierre Laurent Nivoley

Eugène Victorin Raymond Saint Prix montrant une maquette d'un théâtre dans sa maison.

Raymond Saint-Prix  Né à Saint-Péray, le 19 décembre 1887 - Mort au Péage-de-Roussillon, le 24 mars 1981. C'est un acteur français du XXe siècle, pensionnaire de la Comédie-Française autour de la Première Guerre mondiale. Il fut également peintre et mécène. 
Raymond Saint-Prix, fils d'une famille de la bourgeoisie dauphinoise (petit-fils du sénateur Oscar Saint-Prix), monte à Paris à la veille de la Première Guerre mondiale pour étudier la peinture à l'académie Julian, puis le théâtre auprès d'André Brunot. Vers 1915, il est pensionnaire à la Comédie-Française. Au théâtre des Bouffes-Parisiens, il tient le rôle de Néron dans Britannicus. Souffrant, il se retire en 1920 auprès de sa mère, Isabelle Richard, dans la maison familiale du Péage-de-Roussillon et consacre une grande partie de son existence à entretenir les amitiés nouées lors de ses années parisiennes. Il compte au nombre de ses proches Sarah Bernhardt, Sacha Guitry, Mounet-Sully, Rejane, Romuald Joubé,Colonna Romano, Albert Reyval, Pierre Alcover. Mécène, il a encouragé et fait connaitre plusieurs artistes locaux, dont le dramaturge Alfred Poizat et l'aquarelliste valentinois Louis Ageron ainsi que le graveur Couerroyer (?). 
Raymond Saint-Prix est enterré au côté de sa mère pour laquelle il avait une profonde affection, dans la chapelle familiale de sa maison du Péage-de-Roussillon. Cette demeure qui conserve de nombreux souvenirs de sa vie est aujourd'hui un musée. Le parc Beauregard adjacent où furent données de nombreuses représentations dans le théâtre de verdure aménagé par Raymond Saint-Prix (le "bosquet d'Appollon"), est un jardin public.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Saint-Prix.   
Article d'Yves Traynard 
http://www.ytraynard.fr/2010/04/maison-saint-prix/ 
C’était en 1973, mais je m’en souviens comme si c’était hier. La télévision venait à peine d’entrer à la maison et la troisième chaîne commençait juste à faire ses premiers pas. On l’appelait pas encore FR3, encore moins France 3, mais la télévision régionale. Et cette année-là, grâce à cette décentralisation providentielle, ma petite ville située en moyenne vallée du Rhône avait enfin droit à un reportage. 30 mn pour découvrir une fascinante figure locale, monsieur Saint-Prix. Un personnage hors-norme dans ce fief communiste plus rouge que Montreuil. Cet enfant né à la fin du XIXe s., fils d’un grand propriétaire viticole et d’une mère drapier, enrichie grâce à l’Albion, était en effet un pur produit de la bourgeoisie locale. Mais, au grand désespoir de son père, pas vraiment dans les conventions, puisque dès l’enfance, il ne rêvait que d’être comédien à Paris. Avant ce reportage, je ne connaissais rien de Raymond Saint-Prix. Juste une silhouette à casquette, vivant reclus dans une maison de maître, au centre d’un splendide parc arboré du centre-ville. La caméra s’invitait dans cette demeure interdite au profane, guidée par ce curieux esthète septuagénaire. Car le petit Raymond avait grandi avec son rêve, au point de l’habiter, d’en faire toute sa vie. Soudain, cette ville maudite, où le sort m’avait précipité à la naissance, où l’usine Rhône-Poulenc me rappelait à chaque pas Zola, cette ville qui me semblait si loin du vrai monde, abritait un homme qui avait joué pour la Comédie française, côtoyé Sarah Bernhardt, étudié à Paris sur les conseils de Raymond Poincaré. Je découvrais que cet univers, que je ne connaissais que par les livres, avait bel et bien une existence réelle, sensible, que l’on pouvait non seulement ressentir, mais toucher. Expérience définitive pour l’enfant de treize ans que j’étais. Aujourd’hui, près de quarante ans plus tard, comme un sans-culotte aux Tuileries, je pénètre à mon tour dans cette demeure, devenue musée(*). Je découvre l’univers fait de souvenirs de Raymond, le comédien contrarié. Tentures, gravures, tableaux, vaisselle, mobilier, théâtre d’ombres… autant de reliques d’un temps disparu défilent sous mes yeux, univers d’un enfant gâté, panthéon de mythes vivants et d’immortels de l’Olympe. Derrière les persiennes closes plane l’ombre obsédante de la mère sur ce fils unique. Il y a du Cavafy chez cet esthète célibataire tout entier voué à l’amour d’une mère et au souvenir exclusif des années de vie artistique. Que j’aimerais réécouter la voix de cet homme. Je pense avoir enfoui quelque part l’enregistrement de cette émission de 1973. Il faut que je profite de mon passage à Roussillon pour y mettre la main dessus. 

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